Grève des boulangers en vue : les dessous expliqués par l’initiateur du mouvement

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L’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée menace de partir en grève à partir de la semaine prochaine. Selon les responsables de cette organisation, cet avis de grève fait suite à un certain nombre de problèmes auxquels les boulangers et pâtissiers du pays sont confrontés. Mais, selon un membre de la corporation qui s’est confié à Guineematin.com ce mercredi, 11 avril 2018, il y a bien des dessous que leurs dirigeants veulent masquer pour sauver leurs postes.

Officiellement, les raisons qui ont poussé le bureau exécutif de l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée sont, l’augmentation des prix de leurs matières premières et la mauvaise qualité de la farine principalement. Ce sont en tout cas les raisons invoquées par les dirigeants de l’organisation professionnelle, pour justifier leur avis de grève dont l’ultimatum expire le mardi, 17 avril prochain.

Mais, selon Alpha Oumar Bah, membre de l’union régionale des boulangers et pâtissiers de Conakry qui s’est confié à Guineematin.com, tout est parti d’un problème interne. « Il y a une crise de confiance entre la base et les dirigeants de l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée. Moi, je suis personnellement à l’origine du mouvement qui se prépare aujourd’hui, mais au départ, c’était un mouvement contre nos chefs. Parce qu’on a l’impression qu’ils ont oublié complètement les boulangers », explique le responsable à la base.

Il indique que les boulangers enregistrent actuellement d’énormes pertes. Ce qui est dû à la hausse des prix des matières premières qu’ils utilisent à l’exception de la farine, de la mauvaise qualité de la farine qui leur est vendue et du non-respect du poids du sac de farine. « Aujourd’hui, les boulangers perdent parfois jusqu’à 86.400 francs guinéens sur un seul sac de farine, et face à situation, nous n’avons aucun défenseur aujourd’hui. Car, le président des boulangers et le secrétaire général du syndicat ont, semble-t-il, autre chose à gérer que de s’occuper des problèmes des boulangers, c’est pourquoi je suis contre ce qu’ils disent aujourd’hui.

Moi, quand j’ai constaté les pertes que subissent les boulangers, je suis sorti sillonner les quartiers de Conakry pour sensibiliser les boulangers et leur dire de se lever pour mettre fin à cette situation. J’ai écrit des papiers en français et en arabe que j’ai distribués à la base. C’est ainsi que l’union régionale des boulangers et pâtissiers de Conakry s’est levée et a décidé d’aller en grève à partir du mardi prochain contre nos chefs qui nous ont abandonnés, qui ne jouent pas leur rôle. C’est à ce moment qu’ils ont compris que le problème est sérieux et ils se sont joints à nous pour mener ensemble ce mouvement, en vue de mettre fin aux pertes que subissent les boulangers et pâtissiers de Guinée, ceux de Conakry particulièrement », ajoute Alpha Oumar Bah, qui estime que leurs responsables se sont joints à eux dans ce mouvement dans l’intention de sauver leurs postes.

Mais, il précise que les revendications des boulangers ne se limitent pas seulement à celles évoquées officiellement par leurs responsables. Il y a une autre qui est fondamentale et qui n’est autre que l’organisation d’un congrès de l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée dans un bref délai. Car, selon notre interlocuteur, le bureau actuel n’est ni légitime ni légal de nos jours : « D’abord, il faut qu’il y ait un congrès de l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée pour mettre en place un nouveau bureau exécutif légitime et légal. Il faut qu’il ait un congrès parce que nous sommes au 21ème siècle, on ne peut pas rester éternellement au pouvoir.

Il faut que nos chefs sachent que la jeunesse montante veut voir quelque chose de réel, de plus clair. Il y a aujourd’hui une crise de confiance entre nos chefs et nous, nous n’avons plus confiance en eux parce qu’ils nous ont oubliés pour s’occuper de leurs affaires seulement. Ensuite, nous demandons une amélioration de la qualité de la farine qui nous est vendue et une solution par rapport à l’augmentation des prix de nos matières premières, il faut que l’Etat s’implique pour cela », a-t-il laissé entendre.

Une assemblée générale de l’union des boulangers et pâtissiers de Guinée est prévue demain jeudi, 12 avril 2018 à son siège à Conakry. Tous les problèmes internes et externes à l’origine de l’avis de grève lancée par l’organisation devraient être évoqués à cette occasion.

 Guineematin.com

 

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