Le Président guinéen a procédé hier, jeudi 19 avril 2018, au lancement des travaux de reconstruction de la route Coyah-Dabola, longue de 367 km. C’était en présence du Premier ministre, Chef du gouvernement, Mamady Youla, des membres du gouvernement, des diplomates, de nombreux hauts cadres de l’Etat, des autorités régionales, préfectorales et locales et une foule de citoyens en verve, a constaté un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.
Avant de procéder à la pose de la première pierre, le président de la République est revenu sur le but de la cérémonie.
« Nous sommes là aujourd’hui pour le lancement des travaux de reconstruction de la route Coyah-Dabola. J’avais dit, à notre arrivée en 2010 aux affaires, que nous avons trouvé le pays dans un trou… Nous avons pu, en deux ans, effacer la dette de la Guinée avec l’atteinte du point d’achèvement. Ce qui n’a pas été fait depuis 50 ans. Nous avons demandé et nous demandons toujours aux populations de serrer la ceinture. Pour améliorer le panier de la ménagère, il faut doter le pays d’infrastructures, créer des barrages et favoriser le développement de l’agriculture et de l’industrie pour donner de l’emploi aux jeunes et aux femmes… », a rappelé le président Alpha Condé.
« Si nous sommes là pour lancer les travaux de reconstruction de Coyah-Kindia-Mamou-Dabola, il faut aussi rappeler que le programme de la route Dabola-Kouroussa est prêt. On attend plus que l’avis de non objection de la Banque Islamique de Développement (BID) pour commencer les travaux. C’est la même chose pour la route de Guéckédou-Kondenbadou-PK 36, la route Coyah-frontière Sierra Léone. Il faut aussi ajouter les routes Boké-Kébo, la route Kankan-Mandiana, la route Kankan-Kérouané-Beyla, la route N’zérékoré-Yomou, la route Kindia-Télémélé… », a-t-il ajouté.
Après avoir cité ce paquet de projets routiers inscrit dans le cadre de son plan quinquennal, Alpha Condé a rappelé à l’ordre les Gouverneurs, préfets et élus locaux impliqués dans la vente des domaines de l’Etat.
« L’une des missions de mon futur gouvernement, je vais le dire au ministre de l’administration du territoire, à son homologue de l’aménagement du territoire et de la ville, qu’il est interdit aux gouverneurs, préfets ou maires de vendre des parcelles. Je sais qu’au niveau du ministère de l’aménagement du territoire, c’est tout ce que les cadres savent faire… J’ai pris un décret pour l’interdire. A Coyah, Dubréka et Forécariah, j’ai dit de ne pas vendre les parcelles. Si on a un investisseur, c’est tout un problème de lui trouver un endroit pour s’implanter. D’ailleurs, nous allons déposer un projet de loi dans ce sens à l’Assemblée nationale…».
Avant, rappelle t-il, « la terre appartenait à l’Etat, c’est maintenant tu entends les gens dire ici c’est pour mes grands-parents, alors que c’est faux. Maintenant tout ça c’est fini. Et dès après la mise en place du nouveau gouvernement, nous irons à l’intérieur du pays pour expliquer aux populations », a promis le Chef de l’Etat.
Le président guinéen s’est aussi attaqué aux manifestations contre les coupures d’électricité. Pour lui, les Guinéens doivent accepter de se serrer la ceinture pour dépasser le cap. « Si je vois les gens descendre dans la rue pour demander le courant, je me demande pourquoi. Puisqu’il ne s’agit pas de les contenter seulement aujourd’hui pour retomber demain dans l’obscurité. Les centrales thermiques sont coûteuses. Il faut payer le carburant pour les faire tourner. On avait 1 200 milliards de francs guinéens à solder pour EDG l’année passée et 500 milliards cette année. Est-ce qu’on va toujours continuer à subventionner EDG. Mois, je dis non, c’est trop. Il faut plutôt se concentrer à la construction des barrages hydroélectriques qui sont la solution à nos problèmes énergétiques », a-t-il expliqué.
Sans nommer son opposition, Alpha Condé dit n’avoir eu que deux ans et demi pour travailler réellement ; Tout le reste du temps, il gérait des manifestations et Ebola… « Le reste, c’était les manifestations de rue et la maladie à virus Ebola. Mais, personne ne peut plus empêcher la Guinée d’avancer », a promis le N°1 guinéen sous une salve d’applaudissements.
Dans son discours mélangé de Français et de soussous, le chef de l’État a salué les efforts et l’engagement des partenaires techniques et financiers et magnifier la coopération sino-guinéenne qui financera ces travaux à hauteur de 357 millions d’Euros.
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