Tribune : Avions-nous affaire à une Guinée de Sékou Touré ou d’Alpha Condé ? (Par Yamoussa Cheick Camara, journaliste)

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L’histoire nous enseigne tous que le feu Ahmed Sékou Touré fut le premier président de la République de Guinée.

La même histoire nous enseigne également qu’Alpha Condé est le premier président guinéen démocratiquement élu. Je ne serais pas en paix avec ma conscience si je ne signale pas ce pan des faits. Car ils sont naturels.

Ahmed Sékou Touré, originaire de la haute Guinée. Et M. Alpha Condé qui est aussi collé à cette région même si l’homme se démarque à travers son Boké natal. Mais l’on connait bien les raisons.

J’en passe. Quelqu’un m’a dit un jour je cite: « Alpha Condé a une dose de politique dans tout ce qu’il fait », fin de citation. Mais qui de Sékou Touré et d’Alpha Condé appartient la Guinée de 2010-2020? Pour trouver réponse à cette question très curieuse, je vous invite d’analyser cette phrase de notre  »KÔRÔ » actuel. « Je prends la Guinée là où Ahmed Sékou Touré l’a laissé ».

Pourquoi le choix de Sékou Touré par Alpha Condé alors qu’il y a eu le feu général Lansana Conté après ce dernier? On a même connu le fameux Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, (l’homme de la transition).

Rappelons juste une partie importante des faits marquants le régime du « père de l’indépendance ».

À l’époque les murs avaient des oreilles. La peur régnait dans le ventre des citoyens. La liberté d’expression était le plus bas prix pour être inquiété. Ceux qui ne regardaient pas le même miroir que les membres du gouvernement étaient interpellés, torturés, emprisonnés voire même tués. Le fameux camp Boiro, c’est comme si tout cela s’est passé hier dans la mémoire des familles victimes. J’en passe. « Je prends la Guinée là où Ahmed Sékou Touré l’a laissé ».

L’histoire retient très bien que ces mots appartiennent à Alpha Condé, premier président guinéen démocratiquement élu. Mais les faits sont palpables depuis son arrivée au pouvoir.

De 2010 à 2020, près de 200 personnes ont perdu leur vie lors des manifestations de protestation de tout genre. Il suffit de lever le ton contre son projet de troisième mandat pour passer plus de 100 jours en prison et être accusé de tous les péchés du monde.

Le cas FONIKÉ MÈNGUÈ en est un bel exemple. Sous ce régime, leaders politiques, acteurs de la société et citoyens lambdas sont arrêtés et jetés en prison à cause seulement de leurs prises de position.

Le fameux camp Soronkoni, nous savons tous ce que c’est. J’en passe. Ce qui est sûr, Alpha Condé n’a pas totalement tort quand il dit qu’il prend la Guinée là où Ahmed Sékou Touré l’a laissé.

Salut la famille !

Yamoussa cheick Camara, journaliste guinéen

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