Le traitement des dossiers judiciaires de plus de 5 000 détenus est retardé par des grèves à répétition des agents de la justice, selon les « robes noires ».
Les avocats ont organisé une marche de protestation et ont tenu un sit-in devant les locaux du ministère de la Justice, à Ouagadougou, la capitale, pour dénoncer le « blocage du système judiciaire » du pays.
« Depuis six mois, toute la chaîne pénale est bloquée. Il est impossible de rendre visite aux détenus, d’auditionner les mis en cause et de tenir les audiences », affirme le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina Faso, Me Paulin Salembéré, entouré de ses confrères, devant le siège du ministère de la Justice.
« A ce jour, 808 prévenus placés en détention attendent d’être jugés, il y a 1 640 personnes inculpées et placées en détention. Leurs dossiers sont en instruction. Il y a 3 600 personnes emprisonnées et condamnées, et l’application de leur peine est entravée par les dysfonctionnements de la justice », a déploré Me Salembéré.
Me Batibié Benao, qui a pris part à la manifestation, dit avoir des clients placés en détention et d’autres qui ont porté plainte sans voir un signe d’avancement du traitement de leur dossier à cause des grèves à répétition dans le secteur judiciaire.
« J’ai des dossiers concernant des détenus qui seront sans doute relaxés. Ce sont des fonctionnaires pour la plupart », ajoute-t-il, déplorant le retard des audiences de ses clients.
Les avocats ont remis aux autorités judiciaires un mémorandum contenant leurs doléances.
Issa Fayama, le directeur de cabinet du ministre de la Justice, a reçu le mémorandum, assurant qu’il sera transmis à la tutelle.
La marche de protestation des avocats a eu lieu après un « arrêt de travail » de 96 heures des travailleurs de la justice
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